À chaque heure au Canada, 10 nouvelles accusations de conduite avec capacités affaiblies ou suspensions de permis de courte durée

Oakville, Ontario— Selon un nouveau rapport de MADD Canada, 10 accusations de conduite avec les capacités affaiblies ou suspensions administratives de permis ont été imposées en moyenne toutes les heures en 2019. Le rapport «Short-Term Alcohol and Drug-Related Licence Suspensions and Federal Impaired Driving Charges Laid Per Year, Per 100,000 Residents and the Average Per Day, by Jurisdiction: Canada, 2010-2019 » «Version française disponible sous peu » indique qu’en 2019 :

• le nombre total d’accusations et de suspensions de permis de courte durée pour l’année s’élevait à 86 964 ;
• 232 accusations et suspensions de permis de courte durée ont été imposées pour chaque tranche de 100 000 Canadiens ;
• la moyenne quotidienne d’accusations et de suspensions de permis de courte durée s’élevait à 238.

« La ventilation de ce taux quotidien de 238 accusations et suspensions de permis de courte durée indique qu’en moyenne, environ une dizaine de personnes par heure prennent le volant alors que leurs capacités sont affaiblies par l’alcool, la drogue ou une combinaison des deux, a précisé Andrew Murie, chef de la direction de MADD Canada. Il s’agit là d’un chiffre profondément troublant et tout à fait inacceptable. »

Dans ce rapport, les données sur les accusations et les suspensions de permis de courte durée sont ventilées par incidents liés à l’alcool et incidents liés à la drogue. Le rapport présente également les totaux annuels, les taux par 100 000 habitants et la ventilation quotidienne pour chaque province. (Les chiffres concernés étant peu élevés, ce rapport n’inclut pas les données des territoires.)

Il importe de souligner que le fait que le taux d’accusations et de suspensions de permis de courte durée d’une province soit plus élevé que celui d’une autre n’indique pas nécessairement un taux plus élevé de conduite avec capacités affaiblies. Les programmes administratifs mis en place par les provinces individuelles ont une incidence sur les taux. Par exemple, le taux par 100 000 habitants de la Colombie-Britannique est le plus élevé, tandis que celui du Québec se classe parmi les moins élevés. Cependant, la Colombie-Britannique a un solide programme de suspension de permis de courte durée visant les conducteurs dont l’alcoolémie est de 0,05 % et plus ainsi qu’un programme d’interdiction immédiate de conduire, tandis que ces programmes n’existent pas au Québec. Par conséquent, puisque seul le système fédéral d’accusations criminelles est en vigueur au Québec, les chiffres de cette province sont artificiellement bas comparativement aux autres provinces.

L’une des principales constatations du rapport concerne la hausse des taux d’accusations et de suspensions de courtes durées liées à l’alcool au volant qui jusque-là poursuivaient une tendance la baisse depuis plusieurs années. Le nombre de cas est passé de 75 393 en 2018 à 77 645 en 2019 ; il s’agit de la première augmentation du nombre d’accusations et de suspensions liées à l’alcool au volant depuis 2011.

M. Murie souligne notamment que cette augmentation doit être considérée dans le contexte de la nouvelle disposition sur le dépistage obligatoire d’alcool qui est entrée en vigueur vers la fin de 2018 ; cette disposition permet aux policiers d’exiger un test de dépistage du taux d’alcoolémie de tout conducteur interpellé légalement.

« L’augmentation des taux d’accusations et de suspensions ne signifie pas nécessairement qu’un plus grand nombre de conducteurs aux capacités affaiblies circulent sur nos routes, surtout lorsqu’on tient compte des nouvelles lois. MADD Canada est fermement convaincu que cette augmentation du nombre d’accusations notée en 2019 s’explique probablement par la mise en œuvre du dépistage obligatoire d’alcool. MADD Canada est ravi que les législateurs aient enfin adopté cette mesure que nous réclamions depuis près d’une décennie et de voir à quel point elle est efficace. »

MADD Canada s’attend à ce que les taux baissent de nouveau en 2020 et possiblement aussi en 2021 en raison d’un nombre de facteurs liés la pandémie de la COVID-19 dont les suivants : ordonnances de rester à la maison ; fermeture des bars et des restaurants ; fréquence réduite des dépistages obligatoires d’alcool (ce qui est tout à fait compréhensible dans le contexte d’une pandémie).

À mesure que les consignes sont levées et que les taux de vaccination augmentent, MADD Canada souhaite qu’on retrouve les taux de dépistage obligatoire d’alcool qu’on connaissait avant la pandémie, et même qu’on les dépasse. Notons également que le recours généralisé au dépistage obligatoire d’alcool figure parmi les recommandations prioritaires faites dans notre rapport intitulé « Les 10 principales recommandations — mesures provinciales et territoriales pour contrer la conduite avec capacités affaiblies et soutenir les victimes» .

Même si l’on sait que l’augmentation du taux de conduite avec capacités affaiblies s’explique en partie par l’efficacité du dépistage obligatoire d’alcool, il est décevant de constater que les Canadiens et Canadiennes continuent de faire fi de la loi.

« Tout le monde sait que la conduite avec capacités affaiblies est illégale, tout le monde sait à quel point c’est dangereux et tout le monde sait que ce crime tue et blesse des Canadiens et Canadiennes innocents, a ajouté M. Murie. Nous avons bien du mal à comprendre ce qui pourrait amener une personne à risquer sa vie et celle des autres de cette façon. »

Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter :

Marie Claude Morin, MADD Canada, bureau régional du Québec, 1-877-392-6233, mcmorin@madd.ca

Source de l’article : https://madd.ca/pages/a-chaque-heure-au-canada-10-nouvelles-accusations-de-conduite-avec-capacites-affaiblies-ou-suspensions-de-permis-de-courte-duree/?lang=fr